
Grâce au jumelage entre Bordeaux et Fukuoka, ville du nord du Japon, il a la chance d’assister au tournoi du Kyushu Basho, l’un des six tournois officiels de sumos professionnels. Puis celle de découvrir les entraînements. Et là, c’est le choc. Subjugué par la puissance de ces corps et de ces masses en mouvement, il décide de coucher sur le papier ces combattants représentants d’une culture millénaire. Ce sont donc ces innombrables dessins, croquis, peintures à l’encre de Chine, que présente l’exposition Sumos, portée par Maison Fumetti (bandes dessinées et tutti quanti).
À l’image de la volonté tenace des sumotori —résister à la pesanteur, ne pas tomber— l’univers de David Prudhomme est teinté de contrastes, de puissance, d’agilité, voire de ruse. La scénographie, sobre mais imposante, en accentue les sensations. Au centre de l’installation est reconstitué un dohyô (lieu du combat) au-dessus duquel pendent des cartons plumes représentant deux lutteurs qui eux ne le sont pas. Bras, fesses, têtes et torses massifs se livrent, s’affrontent, se confrontent. Chaque membre flotte dans l’espace, donnant à voir le déroulé d’un duel, comme si chaque face de dessin était une case.
On y entend les coups, on en ressent l’effort, on en contemple la beauté. Pour compléter le voyage, Maison Fumetti nous invite aux rencontres Antipasti : des questions, douces ou salées, posées à l’auteur, pour plonger plus profondément dans sa tête et son œuvre. Un combat de Sumo dessiné sera également imaginé avec David Prudhomme et le réseau d’auteurs de Maison Fumetti. Un réel tournoi de sumotori est même envisagé ! Enfin, un atelier jeunesse est proposé pour les enfants souhaitant se confronter à ces masses imposantes, avec un crayon. Plus qu’une exposition, une danse, une révérence à l’encre de Chine faite à cette part fascinante du Japon…
Sonia LAROCHE
// SUMOS À L’ATELIER (NANTES), DU 18 MARS AU 19 AVRIL. → MAISONFUMETTI.FR