Prévisions inflation 2025 : tendance à la baisse confirmée ?

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Homme d affaires en costume dans son bureau moderne

Les projections d’inflation pour 2025 n’ont rien d’un simple ajustement de virgule : les banques centrales, après avoir plusieurs fois revu à la hausse leurs anticipations, se décident enfin à les revoir à la baisse. Ce retournement, corroboré par plusieurs indicateurs, s’impose malgré la résistance de certains facteurs structurels.

Les différences persistent entre zones économiques. Les prix de l’énergie et des matières premières évoluent à des rythmes distincts d’un continent à l’autre. Les marchés, eux, semblent avoir intégré l’idée d’une normalisation plus rapide, grâce à la demande qui se tempère et des chaînes d’approvisionnement moins sous pression.

L’inflation en 2025 : où en est-on vraiment ?

Certes, l’inflation recule, mais le paysage reste nuancé. Les derniers chiffres publiés par la Banque de France annoncent un taux d’environ 2,2 % pour 2025. Du côté de la BCE, le constat est similaire pour la zone euro : la décrue s’installe après les flambées de 2022 et 2023. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) sert de thermomètre pour comparer les évolutions d’un pays à l’autre au sein de l’Union.

Comparatif France Zone euro

Pays Prévision d’inflation 2025 (IPCH)
France 2,2 %
Zone euro 2,1 %

Ce repli ne doit rien au hasard. La baisse des prix de l’énergie, qui avait été le principal moteur de la hausse, s’est confirmée. Les prix à la consommation et de l’alimentation ralentissent, deux postes clés pour le quotidien. Les analyses de la BCE et de la Banque de France convergent : l’inflation reflue, mais elle reste bien au-dessus des niveaux d’avant-crise.

Pour les ménages, la réalité est plus nuancée. L’indice des prix global masque des écarts selon les secteurs. Les produits manufacturés se stabilisent, certains services continuent d’augmenter. La prudence reste de mise, d’autant que la hausse des taux d’intérêt n’a pas encore livré tous ses effets sur le terrain.

Quels facteurs expliquent la tendance à la baisse observée ?

Pourquoi cette inflexion ? Les économistes de la Banque de France et de la BCE s’accordent : plusieurs leviers sont à l’œuvre.

Premièrement, la baisse des prix de l’énergie est flagrante. Après la tempête de 2022, le prix du gaz et celui du pétrole se sont stabilisés, desserrant l’étau sur la production et la facture des ménages. Ce phénomène a eu un effet domino sur l’indice des prix à la consommation, la référence pour mesurer l’inflation dans la zone euro.

Ensuite, la politique monétaire a joué son rôle. Les taux d’intérêt rehaussés par la BCE ont freiné la croissance du crédit et ont refroidi la demande, en particulier pour l’immobilier. Les arbitrages sur les budgets publics, via la loi de finances et la gestion du déficit budgétaire, contribuent en toile de fond à stabiliser l’économie.

Enfin, la croissance du PIB reste mesurée et le marché du travail affiche une stabilité bienvenue. Les salaires progressent, mais sans emballement, limitant les effets de second tour. Ces dynamiques conjuguées expliquent la baisse de l’inflation, qui, malgré tout, reste sensible à la volatilité des marchés mondiaux.

Prévisions économiques : que disent les principaux instituts pour l’année à venir ?

Les projecteurs sont braqués sur la Banque de France et la BCE. Ces institutions, en première ligne face à la crise inflationniste, affinent leurs estimations pour 2025, autant sur le terrain de l’inflation que sur celui de la croissance du PIB, que ce soit en France ou en zone euro.

La Banque de France prévoit un taux d’inflation à 2,2 % (IPCH) pour l’an prochain, soit un retour proche de la cible fixée par la BCE, bien loin des pics de 2022-2023. Le rapport de projections macroéconomiques de juin 2024 acte ce net ralentissement des prix à la consommation.

La BCE, de son côté, table sur une inflation moyenne à 2,5 % pour la zone euro, avec une croissance du PIB comprise entre 0,9 % et 1,3 %. Le taux de chômage devrait rester sous la barre des 7 %, tandis que les taux d’intérêt élevés visent à ancrer les anticipations.

Voici comment se répartissent ces prévisions :

  • France : inflation attendue à 2,2 % (IPCH), croissance du PIB à 1 %.
  • Zone euro : inflation à 2,5 %, croissance du PIB entre 0,9 % et 1,3 %.

La prudence domine. Les instituts rappellent la fragilité de la reprise, la dépendance aux coûts de l’énergie et l’influence du projet de loi de finances sur le déficit budgétaire. Chaque point de variation est analysé, chaque signal surveillé de très près.

Impact concret sur le pouvoir d’achat et la vie quotidienne des ménages

Pour les ménages français, voir l’inflation retomber autour de 2,2 % en 2025 ouvre un peu d’air. Le rythme de progression des prix à la consommation ralentit, ce qui se traduit par des factures moins douloureuses, notamment sur l’alimentation et l’énergie. Après les flambées sur le prix du gaz naturel et des carburants, la tendance s’inverse : électricité et chauffage pèsent un peu moins lourd dans le budget.

Mais tout n’est pas réglé. Certains postes, comme l’alimentation, restent à des niveaux élevés, héritage des tensions passées et des perturbations sur les marchés agricoles. Le pouvoir d’achat se redresse, lentement. La reprise de la consommation est surtout visible chez les foyers les plus aisés, là où le taux d’épargne reste élevé.

Trois points résument les évolutions majeures pour les ménages :

  • Stabilisation des prix énergie : la pression sur les factures de gaz et d’électricité se relâche
  • Alimentation : progression ralentie, mais les prix restent supérieurs à ceux d’avant 2022
  • Marché du travail solide : un taux de chômage stable autour de 7 %, qui limite les pertes de revenus

Les disparités restent vives. Les foyers les plus fragiles, déjà éprouvés par la hausse des prix, peinent à reconstituer leur patrimoine et à retrouver une marge de manœuvre. Le ralentissement de l’inflation apporte un répit, mais ne gomme ni les difficultés accumulées ni les écarts persistants entre catégories sociales.

Pour des millions de ménages, la trajectoire de 2025 s’annonce un peu moins rude. Mais derrière les chiffres, chacun guette la prochaine secousse. Le calme apparent de l’inflation pourrait bien cacher, pour demain, de nouveaux défis à l’horizon.